Il est de bon ton en islamologie d’affirmer que la notion d’Amour de Dieu n’est pas ou peu abordée par le Coran. Ceci témoigne bien plus de la prégnance des préjugés apologétiques chrétiens marquant cette discipline que d’une réalité scripturaire objective ou objectivée. Quoi qu’il en soit, ce n’est point pour cela que nous abordons cette question, mais du fait que nous avons démontré que selon le Coran, à l’encontre de la position de toutes les religions monothéistes, le Salut est universel.[1] Par conséquent, il devrait en être de même de l’Amour de Dieu ; le Coran enseigne-t-il l’Amour divin universel ?
Ceci étant précisé, sous son apparente évidence ce titre peut se lire de deux manières, car, en arabe comme en français, l’amour de Dieu/ḥubbu–llâhi est une locution à double sens qui s’entend comme signifiant l’amour des hommes envers Dieu ou l’Amour de Dieu envers les hommes, l’usage de la majuscule est ici fort utile. Si l’amour des hommes envers Dieu est en réalité uniquement l’amour des croyants envers leur Seigneur, l’Amour de Dieu ne concerne-t-il que les croyants ? Dieu aime-t-Il tous les hommes ? L’Amour de Dieu est-il universel ? Comme nous allons le voir ci-après, les religions monothéistes ont réglé la question, chacune à son propre compte, mais que dit le Coran de l’Amour de Dieu ?
• Que dit l’Islam
Pour comprendre la position de l’Islam, il nous faut auparavant citer celle de ses deux sœurs monothéistes :
– Pour le judaïsme, Dieu aime sélectivement les juifs puisqu’Israël est le peuple qu’Il a élu : « L’Éternel n’a désiré que tes pères, les aimant ; et c’est leur postérité après eux qu’Il a choisie [les juifs] d’entre tous les peuples, comme vous le voyez aujourd’hui. »[2]
– Pour le christianisme, même si Dieu est Amour et donc aime tous les hommes, la notion d’élection persiste : « Le Père aime le Fils, et il lui a tout remis entre les mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui n’obéit pas au Fils ne verra pas la vie ; mais la colère de Dieu demeure sur lui »,[3] car l’on ne peut pas penser que Dieu aime ceux qu’Il envoie en Enfer. Entre ces deux affirmations contradictoires : Dieu aime tous les hommes et Dieu n’aime que les chrétiens, la théologie chrétienne peine à trouver un système explicatif cohérent.
– Pour l’Islam, la position tient du judaïsme et du christianisme. En effet, d’une part Dieu est par essence al–wadûd/le Tout amour, mais, d’autre part, cet amour est réservé aux croyants, c’est-à-dire à la Communauté élue : la Oumma des musulmans. Comme bien souvent en Islam, l’on constatera encore une fois que les solutions théologiques retenues cherchent à s’approprier dans une perspective apologétique les caractéristiques du judaïsme et du christianisme. Ceci étant, certains versets du Coran sont cités à l’appui de cette conception exclusiviste, premièrement : « Il est le Tout pardon, le Tout amour/al–wadûd. »[4] S’agissant là d’un attribut de Dieu l’Amour divin est absolu, mais, pour l’Islam, il est tout de même conditionné : « Dis [Ô Muhammad] : Si vous aimez Dieu, suivez-moi afin que Dieu vous aime et qu’Il vous pardonne vos péchés ; Dieu est Tout de pardon et miséricorde. »[5] En ce cas, l’Amour divin est induit par le fait de suivre le Prophète Muhammad, c’est-à-dire être musulman. Ceci ramène donc la question de l’Amour de Dieu au seul champ religieux et c’est en ce sens que l’on intègre l’interprétation dévoyée de versets tels que : « Quiconque désire une autre religion que l’Islam, cela ne sera point agréé et il sera dans l’au-delà au nombre des perdants. »[6]
En synthèse, chacune de ces trois grandes religions monothéistes se veut seule bénéficiaire de l’Amour de Dieu, ce qui en soi est en cohérence avec leur prétention à la notion d’élection divine[7] et à sa conséquence directe : l’exclusive du Salut.[8] Selon cette logique, aucune ne conçoit que l’Amour de Dieu puisse dépasser le fait religieux et être un Amour réellement universel.
• Que dit le Coran
– Premier constat, contrairement à la Bible,[9] il n’est jamais dit dans le Coran : Dieu aime les croyants et, encore moins : Dieu aime les musulmans ou autres formulations équivalentes.
– Deuxièmement, le principe essentiel est exprimé par le verset que nous avons ci-dessus cité : « Il est le Tout pardon, le Tout amour/al–wadûd. »[10] L’attribut al–wadûd/le Tout amour est exprimé à trois reprises dans le Coran,[11] cependant, comme nous l’avons souligné ci-dessus, contrairement à ce que soutient ici curieusement l’Islam, un attribut divin appartient à Son essence, ce qui lui confère un caractère absolu. L’Amour divin ne peut donc être conditionné ; absolu, il vaut pour tous les hommes, il est universel. De fait, en ce verset qui contextuellement a une portée générale, rien n’indique que Dieu serait « le Tout amour » uniquement envers les musulmans ou même les croyants au sens large.
Du reste, la Miséricorde divine en tant qu’attribut de Dieu/ar–raḥmân est elle aussi absolue et universelle, comme dans le Coran l’indiquent les Anges en leurs propos : « …Seigneur ! Tu embrasses toute chose de Miséricorde et de Science…»[12] Or, la miséricorde/ar–raḥma est une manifestation émanée de l’Amour de Dieu et, puisque la Miséricorde est absolue et universelle, sa source, l’Amour, l’est aussi. Ceci explique que l’on puisse retrouver explicitement liées ces deux caractéristiques divines essentielles : « …Certes, mon Seigneur est Tout de miséricorde/raḥîm et Tout d’amour/wadûd. »[13]
– Pour autant, si d’un point de vue théologique il n’y a pas de restriction possible à l’Amour de Dieu, cela n’implique pas que sous un autre aspect Dieu puisse ne pas aimer telle ou telle chose. En effet, une série de versets exprime en positif l’Amour de Dieu envers les hommes ex. : « …Dieu aime les bienfaisants/al–muḥsinîn », S2.V195. Mais l’on trouve aussi une expression négative : « …Dieu n’aime pas les outranciers/al–musrifîn », S7.V31. Cependant, puisque l’Amour de Dieu est universel, il serait ici erroné de comprendre sous peine de contradiction irréductible que Dieu aime telle créature et n’aime pas telle autre. Or, nous notons qu’en ces versets et leurs semblables ce n’est pas l’amour porté principiellement aux hommes qui est directement impliqué, mais l’approbation ou la désapprobation divine de leurs comportements. Ainsi, ces versets nous enseignent que si Dieu aime de principe toutes Ses créatures, pour autant Il aime les comportements vertueux et n’aime pas ceux qui sont immoraux, malsains. Aussi, l’ensemble de ces versets met-il en avant sept comportements vertueux, [14] par ordre de fréquence :
– « …Dieu aime les bienfaisants/al–muḥsinîn. », S2.V195 ; S3.V134 ; S5.V13 ; S5.V93.
– « …Dieu aime ceux qui sont équitables/al–muqsiṭîn », S5.V42 ; S49.V9 ; S60.V8.
– « …Dieu aime les craigants-Dieu/al–muttaqîn », S3.V76 ; S9.V4 ; S9.V7.
-« …Dieu aime ceux qui se purifient/al–mutaṭahhirîn », S2.V222 ; S9.V108.
– « …Dieu aime ceux qui sont persévérants/as–ṣâbirîn », S3.V146.
– « …Dieu aime ceux qui se repentent/at–tawwâbîn », S2.V222.
– « …Dieu aime ceux qui Lui font confiance/al–mutawakkilîn », S3.V159.
L’Exégèse cite ces versets comme preuve de l’amour que Dieu porte aux croyants, sous-entendu : les musulmans. Cependant, leur examen exhaustif montre que même si ces versets s’adressent au Prophète ou aux musulmans leur portée est générale : souligner quel est le bon comportement à suivre. Textuellement, rien ne permet d’affirmer qu’ils ne concerneraient que les musulmans. En quelque sorte, ces versets enseignent ce que nous pourrions nommer les “sept vertus cardinales” coraniques : la bienfaisance, l’équité, la crainte pieuse, la pureté, la persévérance, la repentance, la remise confiante en Dieu.
Par ailleurs, l’on note que seulement trois de ces comportements vertueux supposent d’être croyant : la crainte pieuse, la repentance, la remise confiante en Dieu. Manifestement, il ne s’agit pas là de comportements moraux, mais de la qualification des liens spirituels unissant les croyants à Dieu. En ce cas, l’Amour de Dieu est spécifique, non pas au nom de leur foi, mais au nom de l’amour qu’ils vouent à leur Seigneur, tension qui appelle en retour l’Amour de Dieu. Bien évidemment, rien n’indique la religion de ces croyants ni même s’ils en ont une, la relation-réalisation spirituelle est de principe au delà du fait religieux. L’Amour universel de Dieu connaît donc bien une forme d’élection, mais uniquement d’ordre spirituel, élection d’amour mystique qui ne réduit en rien la dimension universelle de l’Amour de Dieu, mais indique aux croyants la Voie de l’Amour.
Par contre, quatre de ces vertus peuvent être mises en application sans que l’on soit croyant : la bienfaisance, l’équité, la persévérance, la pureté morale,[15] et les deux premières vertus sont les plus citées dans le Coran. Or, à l’évidence, l’on peut être bienfaisant, équitable, persévérant, moral, que l’on ait une religion ou non, et quelle que soit sa religion. Ce sont là les comportements que Dieu aime chez tous les hommes, croyants ou non. Ainsi, l’Amour universel de Dieu se manifeste-t-il à l’égard de tous les hommes vertueux : les bienfaisants/al–muḥsinîn, les équitables/al–muqsiṭîn, les êtres moraux/al–mutaṭahhirîn. Si l’Amour universel de Dieu vaut de principe pour tous les hommes, il est ainsi indiqué que les plus dignes de cet Amour sont ceux qui mettent en pratique ces vertus universelles.
– Parallèlement, nous avons mentionné que Dieu désapprouvait certains comportements, par ordre de fréquence :
– « …Dieu n’aime pas les transgresseurs/al–mu‘tadîn », S2.V190 ; S5.V87 ; S7.V55.
– « …Dieu n’aime pas les injustes/aẓ–ẓâlimîn », S3.V57 ; S3.V140 ; S42.V40.
– « …Dieu n’aime pas qui est infatué/mukhtâl, vaniteux/fakhûr », S4.V36 ; S31.V18 ; S57.V23.
– « …Dieu n’aime pas les pervertisseurs/al–mufsidîn », S5.V64 ; S28.V77.
– « …Dieu n’aime pas qui est ingrat/kaffâr, immoral/athîm », S2.V276.
– « …Dieu n’aime pas ceux qui se dédisent/al–kâfirîn », S3.V32.
– « …Dieu n’aime pas les ingrats/al–kâfirîn », S30.V45.
– « …Dieu n’aime pas qui est trompeur/khawwân, ingrat/kafûr », S22.V38.
– « …Dieu n’aime pas qui est trompeur/khawwân, pécheur/athîm », S4.V107.
– « …Dieu n’aime pas les outranciers/al–musrifîn », S7.V31.
– « …Dieu n’aime pas ceux qui violent leur pacte/al–khâ’inîn », S8.V58.
– « …Dieu n’aime pas les orgueilleux/al–mustakbirîn », S16.V23.
– « …Dieu n’aime pas les présomptueux/al–fâriḥîn », S28.V76.
Malgré une apparente diversité terminologique,[16] l’on retrouve en ces versets l’expression en négatif des sept catégories de comportements aimés de Dieu : Dieu n’aime pas : l’injustice, la transgression, l’outrance, la perversion, la vanité, l’ingratitude, la tromperie. Plus encore que pour les qualités aimées de Dieu, l’Analyse contextuelle de ces versets montre que cette mise en garde concerne diverses catégories : l’ensemble des hommes, croyants ou non. L’on constate d’ailleurs aisément que ces défauts sont inhérents aux hommes et n’en épargnent aucun. De manière logique, cet antagonisme rigoureux exprime le fait que si l’Amour universel de Dieu vaut de principe pour tous les hommes, cela ne retire rien à ce que Dieu réprouve les mauvais comportements humains. Dieu aime tous les hommes, mais n’aime pas leurs mauvais comportements. Il ne peut du reste en être différemment, car Dieu serait alors sans morale et, en ce cas, Il ne saurait être le Juste par excellence/al–‘adl, le Juge parfait/aḥkamu–l–ḥâkimîn, l’infiniment Sage/al–ḥakîm.
Au final, l’on constate que pour les croyants, quels qu’ils soient, l’Amour de Dieu et l’amour qu’ils Lui portent leur inspire, d’une part, un développement d’ordre spirituel et, d’autre part, une bonification comportementale personnelle dans et par la relation à autrui. Quant à ceux qui ne croient pas, il leur est proposé une amélioration d’eux-mêmes dans et par leur relation à autrui. C’est donc bien la notion de comportement qui est la clef de l’Amour divin universel.
Cet universalisme de l’Amour divin en lien avec les comportements humains prend tout son sens en un célèbre verset: « Ô Hommes ! Nous vous créons d’un homme et d’une femme et Nous vous avons fait peuples et tribus afin que vous vous entre-connaissiez. Certes, le plus noble d’entre vous auprès de Dieu est le plus vertueux/atqâ ; Dieu est parfaitement savant et informé. »[17] En ce verset adressé à l’humanité, c’est-à-dire croyants comme non-croyants, le superlatif atqâ ne peut donc être compris comme signifiant le plus pieux, mais conformément à une autre de ses significations plus générale : « le plus vertueux ». Ceci confirme que le comportement vertueux, attitude sur laquelle « Dieu est parfaitement savant et informé », est l’élément fondamental à l’aune duquel Il établit la valeur des hommes et leur accorde Son Amour : « le plus noble d’entre vous auprès de Dieu », ce n’est donc pas nécessairement en fonction de leur appartenance religieuse.
En synthèse, l’ensemble de ces versets enseigne que l’Amour universel de Dieu s’applique à tous les hommes qui s’efforcent d’être bienfaisants, équitables, persévérants et qui recherchent la pureté morale. Il s’agit d’une démarche, une volonté, mais pas obligatoirement d’un résultat, car « Dieu n’exige d’une âme que selon sa capacité…»[18] Cet Amour de Dieu vaut pour tous les hommes, mais ceux qui sont injustes, transgresseurs, outranciers, immoraux, vaniteux, ingrats, déloyaux, s’en excluent d’eux-mêmes puisqu’il leur a été dit par voie de révélation – mais la morale humaine universelle le réprouve aussi – que Dieu n’aime pas ces agissements nuisibles à autrui tout comme à soi. Attendu supposé : si l’humanité s’applique au bien, l’Amour de Dieu sera alors reçu en sa pleine dimension universelle.
Conclusion
Contrairement à l’idée commune en Islam, aucun verset du Coran n’atteste que l’Amour de Dieu est réservé aux seuls croyants et, encore moins, aux seuls musulmans. Nous avons cité de nombreux versets indiquant ceux que Dieu aime du fait de leur bel-agir, versets qui sont de manière erronée mentionnés en Islam comme preuve de l’Amour électif de Dieu à l’égard des musulmans. À l’opposé de ces surinterprétations partisanes, ces versets enseignent ce qu’aucune religion monothéiste ne conçoit : l’Amour absolu de Dieu manifesté par Sa Miséricorde absolue s’étend à toutes Ses créatures dès lors qu’elles agissent en bien. Parmi les hommes, seul le croyant, conscient de l’Amour divin, aime Dieu, mais l’Amour de Dieu n’est pas pour lui un droit, pour en bénéficier le croyant a le devoir d’agir vertueusement. Toujours selon la perspective de la foi, l’Amour universel de Dieu revêt en plus une dimension spirituelle : la Voie de l’Amour, lorsque le croyant aime Dieu avec ardeur et qu’alors il reçoit les grâces de l’Amour divin. Néanmoins, l’Amour de Dieu ne concerne pas que les croyants, qu’ils aient une religion ou non, l’Amour de Dieu est universel et il vaut pour tous les hommes qui, dès lors qu’ils agissent en bien selon les vertus universellement reconnues, en bénéficient.
Enfin, là encore contre toutes les apologies exclusivistes religieuses, nous avons démontré que selon le Coran le Salut est universel,[19] position s’opposant à ce que ledit Salut de l’âme ne vaille que pour les croyants. Or, Dieu est Juste et jugera tous les hommes et, puisque Dieu aime les hommes vertueux sans que ne soit nécessairement prise en compte leur appartenance religieuse ou non, ni même leur foi ou non, alors le Salut universel au nom de l’Amour universel concerne tous les hommes vertueux, indépendamment de critères religieux.
Dr al Ajamî
[1] Cf. Le Salut universel selon le Coran et en Islam.
[2] Deutéronome : X, 15.
[3] Évangile selon St Jean : III, 35-36.
[4] S85.V14 : « وَهُوَ الْغَفُورُ الْوَدُودُ »
[5] S3.V31 : « قُلْ إِنْ كُنْتُمْ تُحِبُّونَ اللَّهَ فَاتَّبِعُونِي يُحْبِبْكُمُ اللَّهُ وَيَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَاللَّهُ غَفُورٌ رَحِيمٌ »
[6] S3.V85 : « وَمَنْ يَبْتَغِ غَيْرَ الْإِسْلَامِ دِينًا فَلَنْ يُقْبَلَ مِنْهُ وَهُوَ فِي الْآَخِرَةِ مِنَ الْخَاسِرِينَ »
Pour la critique de cette interprétation et l’analyse littérale de ce verset ainsi que celle de S3.V19 et S5.V3 exploités dans le même sens, Le terme islâm selon le Coran : l’Islam-relation.
[7] Nous avons montré que le Coran refuse la notion de communauté religieuse élue, voir : La Oumma, la meilleure communauté selon le Coran et en l’Islam.
[8] Voir : Le Salut universel selon le Coran et en Islam.
[9] Nous rappelons que le texte biblique est en partie constitué de matériaux scripturaires issus, pour l’Ancien Testament, de l’élaboration du judaïsme et, pour les Évangiles, de la construction du christianisme. Il n’est donc pas surprenant d’y retrouver mention des théologies d’exclusions propres à chacune de ces religions. Rappelons que ce phénomène d’ajout rétroactif de matériaux textuels n’a pas vraiment affecté le Coran pour des raisons très concrètes que nous avons abordées en l’article : « Dieu protège le Coran », selon le Coran et en Islam et L’Interprétation et la conservation du Coran. Il ne s’agit pas là pour nous d’un manifeste de foi, mais d’un constat historico-critique maintes fois vérifié par l’analyse littérale du Coran : celui-ci n’est pas en accord avec de très nombreux postulats et principes de l’Islam, le propos et le texte coraniques sont donc antérieurs à l’Islam.
[10] S85.V14 : « وَهُوَ الْغَفُورُ الْوَدُودُ »
[11] S11.V90 ; S19.V96 ; S85.V14.
[12] S40.V7 : «…رَبَّنَا وَسِعْتَ كُلَّ شَيْءٍ رَحْمَةً وَعِلْمًا…»
[13] S11.V90 : « إِنَّ رَبِّي رَحِيمٌ وَدُودٌ …»
[14] L’on pourrait nous objecter la présence d’un huitième verset de ce type : « Dieu aime ceux qui combattent pour Sa cause en rangs serrés, tel un mur jointé. » Mais il s’agit là, d’une part, d’un comportement collectif et, d’autre part, cette attitude ne relève pas directement, à l’instar des vertus évoquées en ces sept versets, de la morale individuelle exercée à l’égard d’autrui.
[15] Pureté s’entend ici au sens figuré : ceux qui recherchent un état de pureté morale. C’est à tort, linguistiquement, que la notion de pureté est par l’Islam le plus souvent exégétiquement réduite à celle de pureté rituelle.
[16] L’on aura remarqué les différentes traductions contextuelles des racines kafara et athama. Concernant S30.V45, les traductions y donnent généralement le pluriel kâfirîn pour infidèles et autres équivalents. Mais, contextuellement, ce verset s’inscrit en une longue énumération des bienfaits de Dieu envers les hommes, la mise en avant de leur ingratitude envers la bienveillance de leur Seigneur, d’où ici la nécessité de rendre conformément à la langue arabe al–kâfirîn par : les ingrats.
«يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُمْ مِنْ ذَكَرٍ وَأُنْثَى وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا إِنَّ أَكْرَمَكُمْ عِنْدَ اللَّهِ أَتْقَاكُمْ إِنَّ اللَّهَ عَلِيمٌ خَبِيرٌ »
[18] S2.V286 : «… لَا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا »
[19] Voir : Le Salut universel selon le Coran et en Islam.